Message d’autorité du passé
ou messages contraignants
ou drivers

Enfant (et surtout bébé), notre survie dépendant uniquement des adultes qui nous entourent (parents, nounou, grands-parents, oncles, tantes puis les enseignants…). Nous faisons, alors, tout notre possible pour être aimé d’eux, c’est une question de vie ou de mort.


Les messages d’autorité du passé (drivers) sont des messages que nous avons intégrés. Ce sont les réponses que nous avons trouvé à la question « Comment être aimé, reconnu d’eux ? », et surtout “comment éviter le rejet, l’abandon, l’humiliation”, et donc ultimement, éviter la peur.


Nous avons mis en place des comportements qui concrétisent ces messages.
→ soit nous avons choisi ces comportements pour se faire aimer
→ soit nous avons répondu aux attentes des adultes (petites phrases que nous entendons régulièrement).
Une fois adulte, nous continuons sans nous en rendre compte : ces comportements sont automatiques.

Sois Parfait

Nous avons pu apprendre qu’il fallait garder le contrôle sur tout, faire les choses parfaitement pour être valorisé(e) et surtout pas remis en cause. A nos yeux, notre valeur dépend de nos actions, notre apparence.
Nous avons pu entendre « Il manque ceci », « C’est pas mal mais j’attendais mieux de toi », « Mouais, c’est loin d’être parfait ! »
Nous avons développé comme croyances « Puisque ça ne sera pas parfait, mieux vaut ne même pas essayer de le faire », « Si je ne rédige pas parfaitement ce document, mon chef va me licencier ».

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt travailleur, organisé, le travail que nous rendons est d’excellente qualité, nous ne laissons rien au hasard.
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous pouvons nous épuiser à faire des choses complexes alors qu’une explication toute simple, un objet basique aurait été suffisant. Nous avons tendance à nous noyer dans les détails. Nous pouvons être perfectionniste, insatisfait, exigeant, avons peur de l’échec, craignons le jugement et nous nous auto-dénigrons dès que nous voyons une imperfection. Nous avons du mal à déléguer

Pour contrer ce driver, nous devons nous accorder le droit à l’erreur, tout le monde se trompe, même nous. Nous devons comprendre que le mieux est l’ennemi du bien ; qu’une tache faite est mieux qu’une tache non faite car imparfaite

Sois Fort

Nous avons pu apprendre que la vie est un combat où le plus fort gagne. Nous aimons la compétition avec les autres mais également avec nous-mêmes. Si on nous enlève notre force, nous nous sentons faible, en danger.
Nous avons pu entendre « c’est rien, ne pleures pas », « ça fait pas mal », « on n’a rien sans rien » « dans la vie, il faut travailler dur », « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort »…
Nous avons développé comme croyances « Quand on commence quelque chose, on va jusqu’au bout », « Dans la vie, il faut toujours garder la tête haute », « Je peux tout gérer, je n’ai besoin de personne ».

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt discipliné, rigoureux, capable de résister à la pression, orienté solution, débrouillard
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous pouvons ne pas nous accorder le droit à l’erreur. Nous pensons que ne pas se débrouiller seul est un signe de faiblesse. Nous sommes pas très tolérant avec les personnes que nous considérons comme faible.

Pour contrer ce message, nous devons nous accorder le droit de demander de l’aide, accepter notre vulnérabilité, nous accorder le droit d’exprimer nos émotions, nos sensations.

Dépêche toi

Nous avons pu apprendre que nous devions toujours être en mouvement, que se poser était une perte de temps.
Nous avons pu entendre « Il n’y a pas de temps à perdre », « Ne reste pas là, avance … », « Tu n’as pas encore fini ? », « Tu es trop lent, dépêche toi ».
Nous avons développé comme croyances « Un retard est un manque de respect », « Je suis plus efficace dans l’urgence »

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt bon gestionnaire de crise, réactif, efficace, travaillons très bien dans l’urgence ou avec un délais très court, trouvons facilement des astuces pour accélérer les process.
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous pouvons nous-mêmes créer des situations d’urgence pour rester en mouvement. Nous travaillons toujours dans l’urgence, sommes parfois agité, impatient, pouvons préférer la rapidité à la qualité et prendre en charge plus de chose que nous ne pouvons en assumer.

Pour contrer ce driver, nous allons nous entraîner à commencer plus tôt, pour éviter de nous retrouver dans l’urgence, apprendre à prendre le temps, à peaufiner la phase de préparation pour être plus efficace ensuite (prenons exemple sur la nature : elle prend le temps qu’il faut pour bien faire les choses).

Fais Plaisir

Nous avons pu apprendre que pour être aimé, il faut faire plaisir aux autres. Nous pouvons, alors nous sentir responsable les émotions des autres.
Nous avons pu entendre « Fais plaisir à maman », « ça me ferait de la peine si tu faisais ça… », « Je suis fatigué, sois gentil »
Nous avons développé comme croyances « si je fais plaisir, je rends les autres heureux, sinon, ils seront malheureux à cause de moi », « Je ne peux pas me permettre de refuser un service à quelqu’un », « On ne refuse pas une invitation, ça ne se fait pas »

Lorsqu’il est équilibré, nous nous épanouissons dans les activités relationnelles, sommes serviable, positif, altruiste, attentionné, diplomate, évitons les conflits, favorisons la collégialité
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous négligeons nos propres besoins et risquons l’épuisement en cherchant l’approbation des autres à tout prix. Nous avons du mal à fixer nos limites, à demander quelque chose pour nous, à exprimer nos opinions, nos besoins, à dire non

Pour contrer ce message, nous devons nous apprendre à oser dire non, à être nous-mêmes, à admettre que nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Et c’est OK. Nous devons intégrer que nous pouvons vivre selon nos valeurs, nos besoins et non ceux des autres. Et nous devons apprendre à nous faire plaisir

Fais un Effort

Nous avons pu apprendre que pour y arriver, il fallait faire des effort. Nous croyons à la psychologie du mérite.
Nous avons pu entendre « toute peine mérite salaire », « Tu n’as plus rien à faire ? », « Il faut souffrir pour être beau/belle », « À vaincre sans efforts, on triomphe sans gloire »…
Nous avons développé comme croyances « On a que ce qu’on mérite », « Il faut gagner sa vie à la sueur de son front »

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt persévérant, endurant, déterminé, studieux, impliqué. Les obstacles ne nous font pas peur, nous aimons rassembler des idées, des informations.
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous pouvons avoir du mal à nous autoriser le plaisir ou encore en arriver à complexifier les choses pour valider le driver et en perdre de vue le véritable but visé. Le résultat est moins intéressant que l’énergie déployée.

Pour contrer ce message, nous devons accepter de simplifier les choses, accepter qu’elles puisse être agréable,laisser de côté les détails inutiles. Nous avons le droit d’atteindre nos propres buts/de gagner sans efforts surhumains. Nous simplifier la vie permet de mieux s’épanouir dans ce que nous faisons / d’aller plus loin

Tais Toi

Nous avons pu apprendre que prendre la parole n’est pas sécure pour nous.
Nous avons pu entendre « arrête de te faire remarquer », « ne réponds pas », « ne parle pas pour ne rien dire », « laisse parler les grands… »
Nous avons développé comme croyances « prendre la parole me met en danger », « Les autres peuvent me juger, juger ce que je vais dire », « je n’ai rien à dire d’intéressant » voir « je ne suis pas intéressante »…

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt bon observateur, à l’écoute
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous n’osons même plus donner notre avis et parfois nous sommes étonné quand on nous le demande. Nous ne cherchons pas à nous mettre en valeur.

Pour contrer ce message, nous devons partager ce que nous pensons, l’exprimer. Même si la parole n’est pas notre moyen d’expression favori, nous devons nous entraîner pour peu à peu arriver à dire les choses simplement. Nous devons aussi oser se mettre en valeur selon nos goûts, nos envies, nos besoins.

Attends

Nous avons pu apprendre que nous n’avons pas la priorité, que nous devons attendre notre tour. Nous avons peur de prendre la place de quelqu’un d’autre.
Nous avons pu entendre « ne bouge pas », « laisse passer les gens », « attends moi là », « reste là, j’arrive »…
Nous avons développé comme croyances que les autres savent ce qui est bien ou pas donc nous devons attendre leur aval avant d’agir. Notre tour viendra, un jour….  il suffit d’être patient !!!

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt patient, réfléchissons avant d’agir
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous sommes dépendant de l’aval des autres pour agir, fataliste, victime, avons le sens du sacrifice. Nous évitons de nous mettre en avant, de passer à l’action, avons de grands rêves,

Pour contrer ce message, nous pouvons passer à l’action de façon autonome, de petites actions dans un premier temps, mais attention à aller au bout sans attendre la validation de qui que ce soit d’autre que nous.

Sois Sage

Nous avons pu apprendre qu’en suivant les règles et en répondant aux attentes des autres, nous serions récompensé. Nous avons appris à ne pas créer de conflits

Nous avons pu entendre « si tu es sage, tu auras… », « sois poli et écoute ce qu’on te dit », « n’embête pas les gens »…
Nous avons développé comme croyances que si nous suivons les règles, faisons les choses bien comme il faut il ne nous arrivera rien (punition)

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt calme, respectueux des règles, conformiste, appliqué, discipliné
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous avons du mal à sortir du cadre, laisser place à notre créativité, nous nous bridons nous-mêmes.

Pour contrer ce message, nous devons sortir des sentiers battus, faire de nouvelles choses régulièrement, voir de nouvelles personnes….Changer nos habitudes, nos routines

Pas Assez

Nous avons pu apprendre que nous appartenons au monde du « petit » et non au monde du « grand ». Quoi que fassions nous respectons notre monde et dévalorisons nos illusions d’un monde plus grand.
Nous avons pu entendre : « c’est déjà bien pour toi, mon pauvre », « t’as pas de chance, c’est plus facile pour les autres »…
Nous avons développé comme croyances que nous devons rester petit, à notre place, qu’il ne faut pas se faire d’illusion, la réussite, c’est pour les autres

Lorsqu’il est équilibré, nous sommes plutôt discret, ne faisons pas de vague
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous faisons tout pour rester à notre place, pour ne pas sortir du lot, abandonnons facilement, voir n’essayons pas. Nous sommes défaitiste.

Pour contrer ce message, nous devons prendre des responsabilités, accepter les compliments, valoriser ce que nous avons à faire grandir.

Laisse Faire

Nous avons pu apprendre à laisser autres faire les choses à notre place.
Nous avons pu entendre « Laisse moi faire », « si c’est pour faire ça ce n’est pas la peine », « tu fais toujours les choses à moitié, t’es bon à rien ».
Nous avons développé comme croyances « Je laisse faire les autre car je ne suis pas capable, je n’ai pas le savoir-faire nécessaire », « Mieux vaut ne rien faire que de faire des erreurs ».

Lorsqu’il est équilibré, nous aimons travailler en équipe, cherchons la coopération, lâchons prise facilement
Lorsqu’il y a un déséquilibre, nous avons tendance à nous reposer sur les autres pour les initiatives ou les décisions. Nous n’avons pas de vision, pas d’objectif, un manque de motivation

Pour contrer ce message, nous devons nous aventurer dans de nouvelles expériences, nous forcer à participer.

Comment en prendre conscience ?

S’observer et repérer nos comportements récurrents.
Se rappeler les phrases que nous avons souvent entendues dans notre enfance ou que nous nous sommes dit pour nous conformer à ce que nous pensions que les adultes attendaient de nous.

Quelles qualités j’aime le plus chez les autres ? Quels défauts je ne supporte pas ?
Comment je me comportais pour me faire aimer ? Est ce que je les reproduis toujours ces comportements ?
Est-ce que cela a engendré des croyances chez moi ?
Mes valeurs ne seraient elles pas basées sur ces croyances ?
Est ce que je fais, toujours, aujourd’hui des efforts pour être aimés des autres ?

Il va de soi que nous avons pu nous en imposer plus d’un. Nous avons développé plusieurs comportements pour nous adapter à plusieurs adultes qui constituaient notre entourage. Nous avons rencontré de nombreuses situations différentes également.

Ils ont un côté positif et un côté négatif. Ils ont à la fois des forces et des faiblesses. Il faut se rappeler qu’à la base ils viennent de comportements que nous avons mis en place pour assurer notre survie.
Dans leurs forces résident nos potentiels. Donc il faut cultiver ce coté.
C’est lorsqu’il y a un déséquilibre que la force devient faiblesse et entrave nos avancées.

Comment palier ?

En se donnant des autorisations : « Tu as le droit de (là on va contre le driver) »
En faisant des actions qui, pour nous, sont contre intuitives et voir comment réagit l’entourage ?
comment on se sent avec ça ?
quelles conséquences réelles en découlent ?
Nous pouvons également nous faire aider et travailler sur nos croyances qui sont liées à ces drivers.

 

Le but n’est pas de les éradiquer mais de les rééquilibrer.
N’oublions pas qu’ils sont utile !